Nuits blanches chez les vickings
Terre de feu et de glace, quasiment accrochée au cercle polaire arctique, l’Islande est comme une gigantesque cocotte-minute où mijotent les entrailles de la Terre. De temps à autre, la croûte terrestre relâche la pression : de la vapeur jaillit ici ou là en geysers gigantesques, ou bien l’un des 250 volcans en activité entre en éruption. Résultat : un paysage chaotique de lave noire solidifiée, tapissée d’un épais manteau de mousse verte, où on a l’impression d’être sur une autre planète.
En été, sous le soleil de minuit
L’été le soleil ne se couche quasiment plus, rendant les journées longues et festives. Surtout à Reykjavik, capitale toute petite mais dynamique. Bizarrement, les Islandais fêtent le premier jour de l’été fin avril, point de départ d’une saison estivale de festivals. À partir de mi-juin jusqu’à fin août, on peut explorer la totalité de l’île car toutes les routes sont accessibles. C’est aussi la meilleure période pour observer les baleines, notamment dans le nord de l’île à Húsavík. Le petit port de pêche propose des excursions en bateau pour découvrir les fjords nord-islandais et les cétacés. C’est également le moment d’expérimenter le passage derrière une chute d’eau de plus de 60 mètres de haut à Seljalandsfoss. La douche est garantie pour bénéficier de ce point de vue unique, mais au moins vous ne gèlerez pas sur place. Il faut ensuite profiter des eaux fumantes d’un bleu laiteux du célèbre Blue Lagoon. Ce lac volcanique aux vertus dermatologiques, grâce au sel et au silice, offre une ambiance magique et surréaliste. Profitez-en pour améliorer votre bronzage sous le soleil de minuit !
En hiver, sous les aurores boréales
De décembre à mars, avec moins de cinq heures de lumière par jour, c’est le moment idéal pour observer la magie des aurores boréales. Lors des nuits claires, quand les particules solaires rencontrent l’atmosphère terrestre, un éventail de couleurs vives – du vert émeraude au violet en passant par le rose et le rouge – déchire le ciel obscur dans un envoûtant spectacle céleste. Comme il faut aussi s’occuper la journée, l’hiver est l’unique saison pour visiter la grotte de glace du parc national de Skaftafell, au sud-est de l’île. Surnommée la « grotte de cristal », elle possède des reflets bleus qui rappellent la couleur de l’océan. C’est aussi le moment de grimper en haut du mont Esja, le mur de glace de la série Games of Thrones, à proximité de Reykjavik. L’ascension est facile et du haut de ses 914 mètres de haut, la vue sur la capitale est imprenable. Les sites du Cercle d’Or, trois attractions naturelles incontournables, restent également accessibles. Si le célèbre Geysir (qui a donné son nom aux geysers du monde entier) projette, hiver comme été, son eau bouillante à vingt mètres de haut toutes les cinq minutes, les puissantes chutes d’eau de Gullfoss ont la particularité de geler. Quant au parc national de Thingvellir, à cheval sur deux continents, il se pare d’un joli manteau neigeux mais les failles causées par l’éloignement des plaques tectoniques entre l’Europe et l’Amérique restent bien visibles. Selon où l’on se trouve, on est sur le Vieux continent ou dans le Nouveau Monde.
Sous la plume de Laurence Ogiela – Journaliste